VIDÉO - Il se revend à prix d'or : les gendarmes sur le qui-vive face au braconnage du pouce-pied

par La rédaction de TF1info | Reportage I. Bornacin, M. Simon-Le-Gall, J. Garrel
Publié le 4 juillet 2023 à 10h07

Source : JT 20h Semaine

Les gendarmes traquent des cargaisons illégales de pouces-pieds le long des côtes françaises.
Ce crustacé très prisé et très onéreux est devenu une cible privilégiée des braconniers de la mer.
C'est l'enquête du 20H, tournée dans le Morbihan.

En Galice (Espagne), le pouce-pied est surnommé "le roi des fruits de mer". Et ne vous fiez pas à son apparence peu flatteuse, pour les Espagnols, son goût est inégalable. "C'est le gout de la mer", explique un homme face à la caméra du 20H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article. 

Il est vendu à 115 euros le kilo sur le marché, soit deux fois plus cher que la langouste. Au restaurant, c'est même 180 euros le kilo. Et pour les déguster, il suffit de les bouillir une minute.

Certains pêcheurs "prennent des risques" pour collecter le précieux crustacé

Ce produit de luxe ne se vend qu'en Espagne ou au Portugal. Les Français, eux, n'en mangent pas, alors même que les côtes bretonnes en regorgent. On les trouve à marée basse, accrochés à des rochers avancés sur la mer, que la gendarmerie maritime surveille jour et nuit. Il s'agit d'une espèce protégée, et leur pêche est réglementée, autorisée entre trois et quatre jours par mois. 

Le major Bruno, commandant de la brigade de surveillance du littoral au sein de la Gendarmerie maritime à Lorient (Morbihan), explique que certains pêcheurs "prennent des risques" pour collecter le précieux crustacé. "Ils prennent souvent un coup à la tête, sont emportés, et on les retrouve quelques jours plus tard."

Les braconniers espagnols viennent jusqu'en Bretagne

La pêche du pouce-pied est ainsi extrêmement périlleuse : elle se fait à la main contre vents et marées. Le crustacé se décroche de la roche grâce à des tiges de fer, comme l'avaient montré à TF1 des pêcheurs lors d'un précédent reportage en Espagne, visible sur les images en tête de cet article. "Je dirais que c'est l'une des pêches les plus extrêmes. Les pêcheurs doivent aller très vite et échapper aux vagues", nous expliquait-on alors. 

À force de surpêche, il y a de moins en moins de pouces-pieds sur les côtes ibériques. Ce qui pousse des braconniers à pêcher en France. Leur trafic est organisé : ils quittent l'Espagne en voiture avec un bateau pneumatique en direction de la Bretagne, où ils restent parfois juste une nuit, avant de repartir vendre leurs marchandises.

En mai dernier, 188 kg d'une valeur estimée à 30.000 euros ont été trouvés sur le bateau de deux ressortissants espagnols. La marchandise et le matériel ont été confisqués. Depuis 2019, les deux trafiquants ont pêché illégalement 2,5 tonnes de pouces-pieds, pour un cout de près de 375.000 euros. Ils risquent deux ans de prison. 

L'été fait craindre aux gendarmes une augmentation des vols. Des patrouilles à moto tout-terrain ont été déployées pour renforcer la surveillance du littoral breton. "Essayer d'attraper ces braconniers sur le fait permet peut-être, pour nos enfants ou nos petits-enfants, d'avoir encore des pouces-pieds ou d'autres espèces", développe le major Bruno.


La rédaction de TF1info | Reportage I. Bornacin, M. Simon-Le-Gall, J. Garrel

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